Témoignage Entreprise

Schneider Electric : le parcours d’un ancien alternant malvoyant devenu responsable des relations sociales

La culture inclusive ne se décrète pas, elle se construit dans la durée. En trois décennies d’engagement sur le handicap et la diversité, le groupe industriel a créé les conditions qui ont permis à Augustin Deney, 29 ans, de trouver sa place dans l’entreprise et d’y saisir les opportunités qui se présentent à lui.

30 ans de culture inclusive

Depuis près de 30 ans, le groupe Schneider Electric s’attache à promouvoir la diversité et à construire une culture inclusive. Dans les années 1980, l’entreprise a compté parmi les premières à s’engager avec l’Agefiph tout juste créée, pour développer l’emploi des personnes handicapées. Cet engagement n’a cessé d’être renouvelé depuis. Le groupe signait ainsi son 11e accord agréé en décembre 2018. Il affiche aujourd’hui un taux d’emploi de 6,39 %.

Qu’il s’agisse de sourcer des candidats, de les accompagner dans leur parcours d’intégration puis, d’année en année, dans leur carrière, tous les jalons sont en place pour permettre à un collaborateur handicapé de trouver sa place dans l’entreprise et d’évoluer professionnellement. « Sur tous les métiers, souligne Julie Legoubin, cheffe de projet diversité et inclusion. La répartition des salariés reconnus travailleurs handicapés au sein de nos effectifs correspond à peu près aux grandes catégories professionnelles : 56 % d’ouvriers, 31 % de salariés administratifs, techniciens et agents de maîtrise et 13 % de cadres et ingénieurs. »

Le parcours d’Augustin Deney, responsable des relations sociales de la filiale Schneider Electric Energy France, n’est donc pas le fait du hasard. Il a été rendu possible grâce à une politique volontariste, solidement ancrée et entretenue dans la durée.

Un jeune candidat repéré par la mission handicap

Âgé de 29 ans, le jeune responsable RH est entré dans l’entreprise en 2012 après avoir décroché un Master en gestion des ressources humaines à Sciences Po Paris. « Malvoyant de naissance, j’ai moins de 1/10e à chaque œil mais cela ne m’a pas empêché de suivre une scolarité normale et d’accéder aux études supérieures », explique-t-il. La culture digitale lui a été d’un grand secours : dès le collège, il travaillait ses cours sur ordinateur.

C’est au moment d’aborder le marché du travail que les vraies difficultés s’annoncent. Alors qu’il prépare son master, Augustin se met en quête d’un contrat d’alternance. Il envoie des CV sans préciser son handicap et décroche une douzaine d’entretiens... Mais aucun employeur ne donne suite alors qu’à niveau égal, ses camarades de promotion sont tous embauchés, parfois dans des entreprises où il a lui-même postulé ! « J’ai pris 4 mois de retard », raconte-t-il.

C’est finalement la responsable de la mission handicap Schneider Electric de l’époque qui repère son profil. Elle lui trouve un poste de chargé de projet innovation sociale au siège de Rueil-Malmaison. « Je suis arrivé dans une entreprise qui était déjà acculturée au handicap et j’ai eu la chance d’avoir une tutrice d’apprentissage très investi qui m’a bien accompagné. »

L’intégration des collaborateurs handicapés au sein du groupe reste un élément-clé. « Tout nouvel arrivant est systématiquement suivi par la mission handicap avec l‘appui du service Santé au travail et du pôle socio-professionnel du groupe »,

Une mobilité professionnelle accompagnée

Augustin travaille sur un écran équipé d’un logiciel adapté et utilise également un télé-agrandisseur pour les documents papier. « Le bureau, c’est assez simple, commente-t-il. Le plus compliqué, c’est l’environnement de travail, les zones de cheminement ou encore le restaurant d’entreprise. » S’il a fini par trouver progressivement ses marques à Rueil-Malmaison, il a dû récemment tout reprendre à zéro puisqu’il vient d’intégrer le site de Grenoble . « Ayant trois enfants, je voulais quitter la région parisienne. Le groupe m’a permis de le faire tout en conservant mon poste. ».

En prévision de cette mobilité, la mission handicap s’est une nouvelle fois mobilisée en lien avec les équipes du site isérois. Début janvier 2021, une journée de repérage a été organisée sur place avec la FIDEV*, une association spécialisée, pour tester l’accessibilité des locaux avec Augustin et l’accompagner sur un trajet domicile-travail. Cette journée a aussi été l’occasion de présenter le nouvel arrivant aux équipes du site.

« Ce type d’accompagnement ne représente pas de coût particulier pour l’entreprise mais il est essentiel pour faciliter une bonne transition, précise  Julie Legoubin. C’est aussi une occasion à saisir pour sensibiliser les salariés et le management. Nous le faisons en permanence, sur le handicap comme sur d’autres sujets, car la sensibilisation reste un ingrédient de base : sans elle, aucune politique de diversité ne fonctionnerait. »

 

* FIDEV : Formation Insertion et Réadaptation pour Déficients Visuel

TÉMOIGNAGE

Julie Legoubin, cheffe de projet diversité et inclusion « Un exemple emblématique de la démarche Schneider Electric »

L’exemple d’Augustin Deney est emblématique de la démarche Schneider Electric. Cet engagement se poursuit aujourd’hui à travers notre 11e accord triennal qui prévoit 75 recrutements dont 30 CDI. Pour atteindre cet objectif, nous allons chercher les candidats. Le sourcing est assuré par un chargé de recrutement à temps plein. Nous nous appuyons également sur des partenariats écoles et utilisons le levier de l’alternance en accueillant chaque année 15 alternants handicapés.

FICHE D’IDENTITÉ

Groupe : Schneider Electric

Activité : Energie

Région : France

Effectif France : 15 000

Effectif TH : 6,39 % (taux d’emploi 2019)

Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 3 %

Accord  : 2020-2022 (11e)

Contact : Julie Legoubin, cheffe de projet diversité et inclusion.

Mise à jour : 12/01/2021

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : déficience visuelle

Aménagements

- techniques : oui

- organisationnel : non

- formation : non

Financements : Schneider Electric

Partenaire : FIDEV

Publié le 16 février 2021