Témoignage Entreprise

Un couple de gérants de restaurant KFC mise sur des candidats issus du secteur spécialisé

Pour pallier les difficultés de recrutement sur leurs trois restaurants de Mâcon, Chalon-sur-Saône et Besançon, les gérants travaillent régulièrement avec une structure spécialisée qui accompagne des personnes fragilisées vers le milieu ordinaire de travail.

Un besoin constant de recrutement

Thierry et Anne Pemonge gèrent plusieurs restaurant KFC en région Bourgogne-Franche Comté. Ces dix dernières années, ils ont inauguré trois établissements à Mâcon, Chalon-sur-Saône et, plus récemment, à Besançon. « Nous sommes dans un secteur d’activité en tension. Nous recrutons en permanence et devons composer avec un turn over relativement important. C’est un vrai défi pour de petites structures comme les nôtres qui ne disposent pas de service RH structuré. Alors on se débrouille ! », explique Anne Pemonge, en charge du personnel.

Lorsqu’elle est contactée par le Pôle Départemental d'Insertion Professionnelle de Saône-et-Loire (PDIP 71) qui regroupe trois associations spécialisées dans l’accompagnement de personnes en situation de handicap*, elle accueille avec le plus grand intérêt la proposition qui lui est faite de prendre des candidats en stage de découverte dans la perspective éventuelle de les embaucher si l’expérience est concluante. Les personnes accompagnées par la structure présentent majoritairement des handicaps intellectuels, cognitifs ou psychiques mais cette spécificité ne perturbe pas la responsable RH. « Nous avions déjà, dans l’une de nos équipes, une jeune femme très sensible au stress dont nous étions très satisfaits. Elle travaille d’ailleurs toujours chez nous. »

Deux belles expériences interrompues par le Covid

Par l’intermédiaire du PDIP 71, le restaurant KFC de Mâcon offre ainsi successivement leur premier emploi à deux jeunes équipiers. En situation de décrochage scolaire, Jason est pressé d’entrer dans le monde du travail. Il est très motivé mais n’a pas encore tout à fait l’âge de devenir salarié lorsqu’il achève son premier stage. En attendant cette échéance, il enchaîne plusieurs périodes de stage qui lui donnent le temps de se former au contact de l’équipe en cuisine. « Il a mis un peu de temps pour

devenir opérationnel car il présentait quelques difficultés d’apprentissage mais au final, il s’est bien adapté. » Pour compenser une moindre productivité, une aide financière est versée par l’Agefiph au titre de la reconnaissance de la lourdeur du handicap.

Pour sa part, Sylvain sort d’IME. Il ne rencontre aucune difficulté pour se former et devient même rapidement très performant mais il a parfois du mal à gérer les imprévus et à maîtriser sa concentration et ses émotions. En dépit de cette fragilité et d’une certaine fatigabilité, l’entreprise accepte, sur sa demande, de lui proposer un temps plein.

« Dans les deux cas, tout s’est bien passé. Tout le monde était très satisfait, mais le Covid a tout réduit à néant ! », rapporte Anne Pémonge. La fermeture forcée du restaurant pendant plusieurs semaines et l’absence d’accompagnement des deux jeunes gens durant cette période les conduisent à décrocher l’un et l’autre. En peu de temps, l’établissement perd ses deux équipiers.

La mise à disposition, une formule gagnante

Le partenariat avec le PDIP 71 n’est pas en cause. Anne Pemonge continue à accueillir des candidats pour des périodes de découverte, avec plus ou moins de réussite. « Le PDIP 71 sait que nous n’avons pas d’a priori, alors il n’hésite pas à revenir régulièrement vers nous », estime-t-elle.

C’est ainsi que survient la rencontre avec Michaël, un travailleur d’Esat qui souhaite s’orienter vers le milieu ordinaire. L’équipe du KFC de Chalon l’accueille en cuisine dans le cadre d’un contrat de mise à disposition. La formule séduit la responsable RH. « Cela permet d’avancer progressivement de façon sécurisée. On fait des points réguliers avec l’Esat et on peut se donner le temps de faire connaissance. » Pour l’heure, l’expérience avec Michaël est plus que positive et il commence à être question de lui proposer un CDI. Depuis peu, le restaurant accueille une deuxième personne sur un poste en salle selon les mêmes modalités.

« Pour nous, le partenariat avec le PDIP 71 est un mode de sourcing comme un autre, conclut Anne Pémonge. Ça ne marche pas toujours mais nous avons vraiment vécu des expériences très fortes avec des personnes souvent très impliquées dans leur travail et très respectueuses des règles. On apprend beaucoup et elles aussi, je crois. »

 

 

* Les Papillons Blancs D’Entre Saône-et-Loire, les PEP 71 et la FOL 58.

TÉMOIGNAGE

Anne Pémonge, co-gérante et responsable RH « Il est important d’être bien accompagné »

Les personnes présentant un handicap intellectuel ou psychique font souvent peur aux employeurs. A tort car, si la motivation est là, elles se montrent généralement très appliquées dans leur travail. L’important, c’est d’avoir les clés de compréhension de leur handicap pour savoir décrypter certaines attitudes et être en mesure de bien les manager. D’où l’importance d’être bien accompagné

FICHE D’IDENTITÉ

Entreprise : KFC

Activité : restauration

Région : Bourgogne-Franche-Comté

Effectif : 40 personnes (réparties sur trois établissements)

Effectif TH : 

Contact : Anne Pemonge, co-gérante et responsable RH – apemonge@betolo.fr

Mise à jour : 04/04/2023

FICHE TECHNIQUE

Type de handicap : handicaps intellectuels, cognitifs ou psychiques

Aménagements - techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : non

Financements : employeur, Agefiph

Partenaires : Pôle Départemental d'Insertion Professionnelle de Saône-et-Loire (PDIP 71)

Thématique
Publié le 4 mai 2023