Témoignage Entreprise

La société Davy reclasse un ancien régleur comme technicien méthode après 15 mois de formation

Marc ne pouvant plus assurer son métier suite à plusieurs opérations de la hanche, son employeur lui a permis, avec l’appui du Sameth, de monter en compétences en accédant à une formation diplômante.


L'expérience

Fiche rédigée le 26/03/2015

Deux années d’arrêts maladie

Ancienne menuiserie familiale, l’entreprise Davy s’est spécialisée dans la conception, la fabrication et la commercialisation d’escaliers sur mesure. Implantée à Saint-Florent-le-Vieil, à mi-chemin entre Nantes et Angers, la société emploie 70 salariés.
Marc, 40 ans, est attaché au service maintenance où il travaille comme régleur. À partir de 2011, il enchaîne, pendant près de deux ans, les périodes d’arrêt maladie en raison de problèmes de hanches nécessitant des interventions chirurgicales. L’entreprise suit de près l’évolution de son salarié qui a lui-même le souci de ne pas rompre les liens avec son employeur. Il apparaît progressivement que Marc ne pourra vraisemblablement pas reprendre son métier. Confrontée à son désarroi, l’entreprise souhaite trouver une solution pour préserver l’emploi de ce salarié compétent et motivé. Mais, pour la DRH, Christine Pauliac-Cotel, le pari est loin d’être gagné. « C’est l’intervention du Sameth qui a permis d’envisager une démarche de reclassement que je n’aurais certainement pas pu mettre en œuvre seule », reconnaît-elle.

Une ingénierie de formation complexe

Alors que Marc est encore en arrêt de travail, le Sameth prend en effet contact avec la DRH à l’instigation du médecin du travail. « J’étais surprise et un peu sceptique, je l’avoue, mais j’ai rapidement compris l’intérêt de la démarche qui nous était proposée », se souvient Christine Pauliac-Cotel. En lien avec l’employeur, le salarié et le médecin du travail, le service de maintien dans l’emploi étudie la piste du reclassement interne. Il apparaît qu’un technicien méthodes s’apprête à partir à la retraite. Pour pouvoir prétendre reprendre son poste, Marc doit combler un important écart de compétences en passant d’un BEP à un niveau Bac + 2. Mais sa motivation et son expérience permettent d’envisager cette évolution. « C’est là qu’intervient tout la valeur ajoutée du Sameth, souligne la DRH. Car il a fallu lancer des procédures complexes et solliciter différents financeurs pour rendre possible ce projet assez onéreux qui a porté sur 15 mois de formation. » Entre l’Opca de l’entreprise, l’Agefiph et la Caisse régionale d’assurance maladie (Cram), le dossier est finalement bouclé. Quelques semaines après sa reprise en mi-temps thérapeutique, Marc entame sa formation.

Un reclassement réussi

L’ancien régleur suit sa formation en alternance. Au sein de l’entreprise, il est encadré par le collègue qu’il s’apprête à remplacer et par le responsable de service, mais c’est au directeur industriel de l’entreprise qu’échoit le rôle de tuteur. « Nous avons estimé que cette implication de la hiérarchie était la meilleure manière de positionner le salarié sur son nouveau poste », précise Christine Pauliac-Cotel.
Dans le cadre de sa formation, Marc se voit confier le projet de réimplantation d’une partie de l’atelier de fabrication. Cette première mission lui permet d’entrer de plain pied dans ses nouvelles fonctions.
Au terme des 15 mois, le salarié se voit confirmer à son nouveau poste qu’il occupera à mi-temps. « Malheureusement, nuance la DRH, il n’a pas souhaité se présenter à l’examen et n’a donc pas officiellement validé sa formation. Pour nous, cela n’enlève rien à sa légitimité comme technicien méthodes, mais il est dommage qu’il se soit ainsi privé d’un diplôme. »

Le témoignage

Christine Pauliac-Cotel, DRH

portrait

« Reprendre une formation à 40 ans est un pari difficile »

« Reprendre une formation à 40 ans est un pari difficile. Le rythme est soutenu et il n’est pas aisé de passer 15 mois en allers-retours entre centre de formation à l’entreprise. L’expérience professionnelle de Marc et sa motivation lui ont permis de passer le cap et d’intégrer son nouveau métier avec succès. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Davy
  • Activité : industrie des biens d’équipement
  • Région : Pays de la Loire
  • Effectif : 60
  • Effectif TH : 3
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,4
  • Contact : Christine Pauliac-Cotel, DRH – c.pauliac-cotel@davy.fr

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : handicap moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : oui
  • Financement : Agefiph, Opca, Cram
  • Partenaires : Sameth, centre de formation
Thématique
Publié le 21 juillet 2015