Brico Dépôt aménage un poste sur mesure pour une salariée victime d’un AVC

Annie, 51 ans, est employée au magasin Brico Dépôt de Rennes Saint-Grégoire depuis 10 ans. Elle est chef de secteur et anime une équipe d’hôtesses de caisse. En 2016, elle est victime d’un accident vasculaire cérébral dont les séquelles s’avèrent importantes. Contrainte d’arrêter de travailler, elle passe par de longs mois de rééducation pour retrouver sa motricité et sa capacité d’élocution. « Elle nous a informés de sa situation et nous savions qu’il faudrait beaucoup de temps avant qu’elle puisse revenir, si toutefois elle était en capacité de le faire. Nous avons donc pris nos dispositions et revu notre organisation de travail », rapporte Erwan Gouriou, le directeur du magasin.

Après deux années d’absence, Annie fait part de son souhait de retravailler. Elle se montre déterminée. Elle sait qu’elle n’est pas en mesure de réintégrer ses anciennes fonctions ni même de travailler à plein temps, mais il est primordial pour elle de reprendre une activité. « Il y avait beaucoup de points d’interrogations, se souvient Erwan Gouriou. Nous avons tout de même décidé de nous mettre autour de la table avec le médecin du travail et Cap emploi pour chercher une solution. »

Compte tenu de la situation, les pistes de reclassement sont quasi inexistantes. On s’oriente donc logiquement vers un poste d’hôtesse de caisse. Physiquement, Annie a beaucoup progressé grâce à la rééducation, mais elle n’a pas récupéré la mobilité de la main droite, bute encore un peu sur les mots et reste très fatigable. Dans le même temps, elle refuse catégoriquement qu’on procède à des aménagements particuliers de son poste. « La meilleure chose à faire était de la mettre en situation pour qu’elle voie d’elle même ce qu’elle était capable de faire et ce dont elle avait éventuellement besoin », poursuit le directeur du magasin. Le jour J, Annie s’installe en caisse, accompagnée par une collègue. Un ergonome participe à l’expérience afin d’apporter un regard extérieur. « Notre seule crainte était que ça ne fonctionne pas », confie Erwan Gouriou.

Fort heureusement, le test est concluant. Il est convenu qu’Annie sera affectée à une caisse de moins de 10 articles n’acceptant que les paiements par chèques ou par carte, afin d’éviter tout rendu de monnaie. Elle accepte d’être équipée d’un siège adapté et d’un petit matériel qui lui facilitera la tâche : une agrafeuse automatique, un coupe lettre…

Ce cadre étant posé, elle peut enfin revenir travailler. Un an après son retour, fatigabilité oblige, elle ne travaille encore que 12 heures par semaine, réparties sur quatre demi-journées. Elle continue par ailleurs à être suivie médicalement. Mais le fait d’avoir repris pied dans sa vie professionnelle est une étape importante dans le processus de réadaptation et de resociabilisation. « On m’avait dit que je ne pourrais pas retravailler et je suis là. Je suis contente… Très contente ! », s’exclame Annie.

Quant aux clients, ils font preuve d’une grande compréhension. « Chacun a conscience qu’il peut être, un jour, confronté à ce genre de situation », conclut le directeur du magasin.

Erwan Gouriou, directeur du magasin
« Il était important pour moi de bénéficier d’un regard extérieur »

Pour préparer le retour d’Annie, il était important pour moi d’avoir l’appui du médecin du travail, de Cap emploi et de l’ergonome et de bénéficier d’un regard extérieur. C’était la première fois que j’étais confronté à cette situation. D’emblée, tout le monde s’est mis d’accord pour prendre le temps de bien faire les choses car il n’était pas question de faire revenir Annie pour rien. Un échec aurait été trop dur à vivre.

Entreprise : Brico Dépôt

Activité : Commerce

Région : Bretagne

Effectif entreprise : 50

Effectifs TH : nc

Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc

Contact : Erwan Gouriou, directeur – egouriou@bricodepot.com

Mise à jour : 04/10/2019

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : handicap moteur

Aménagements

- techniques : oui

- organisationnel : oui

- formation : non

Financements : Agefiph

Partenaires : médecin du travail, Cap emploi, ergonome