Témoignage Entreprise

Dix ans après, le dispositif inclusif HUGo continue à former des ingénieurs informatiques

Créé en région PACA avec l’Agefiph en 2015 et porté par un collectif d’entreprises, ce dispositif identifie, encourage et accompagne des étudiants en situation de handicap afin de leur permettre de poursuivre leurs études en alternance.

Ouvrir l’accès aux études supérieures

« Quand on initie un projet associant plusieurs partenaires et entreprises, on ne sait jamais à l’avance s’il parviendra à s’inscrire dans la durée. Dix ans après sa création, le programme HUGo a fait la preuve qu’il répond à un vrai besoin », explique Juliette Arnould, responsable Handicap & Diversité au sein du Groupe Atos en France. 

Tout commence en 2015 lors d’un atelier du Réseau des Référents Handicap de l’Agefiph, organisé en région PACA. Les entreprises réunies autour de la table dressent toutes le même constat : pour répondre à leur obligation d’emploi, elles cherchent à recruter des ingénieurs informatiques en situation de handicap mais les candidats sont le plus souvent introuvables. La raison en est que les étudiants concernés peinent à poursuivre leur cursus jusqu’à bac + 5, même lorsqu’ils présentent toutes les aptitudes pour le faire. 

Emerge alors l’idée de créer, avec l’Agefiph et une école d’ingénieur, un dispositif interentreprises pour identifier, encourager et accompagner ces étudiants, et plus largement des personnes en situation de handicap en reconversion, afin de leur permettre de se former en alternance et de trouver leur place en entreprise. 

C’est ainsi que voit le jour le dispositif HUGo (ou Handi yoU Go) sur Aix-en-Provence dont la première promotion est constituée en 2017. Il est financé par un collectif d’entreprises implantées dans la région PACA, dont le Groupe Atos avec le soutien de l’Agefiph et est animé par un cabinet extérieur.

Un cursus de formation inclusif en alternance

Depuis le lancement du dispositif, son architecture a évolué. Les formations proposées sont assurées aujourd’hui par trois écoles de la région (Polytech Marseille, CESI Aix-en-Provence, Nice et Ynov), et s’échelonnent entre le bachelor en un an, le master 2 en un ou deux ans et le diplôme d'ingénieur en 3 ans. Elles sont financées par le collectif d’entreprises qui prend également en charge la recherche des candidats et la sécurisation des parcours de formation. « Une personne est spécialement chargée du sourcing et de l’accompagnement, précise Juliette Arnould. Elle oriente les candidats retenus vers les écoles, où ils passent des entretiens et des concours d’admissibilité comme tous les autres étudiants. Une fois sélectionnés, ils sont proposés aux entreprises. »

Dès le départ, le dispositif HUGo assure l’accompagnement de chaque futur alternant pour identifier ses besoins et mettre en œuvre, si besoin, avec l’appui de l’Agefiph, les adaptations nécessaires, à l’école comme dans l’entreprise. Ce suivi individuel est réalisé tout au long du parcours et 6 mois après la fin de la formation. « Cela permet d’éviter les situations de rupture ou d’adapter le cursus, en cas, par exemple, de période d’arrêt ou d’hospitalisation », précise la responsable Handicap & Diversité du groupe Atos. Le comité de pilotage se réunit plusieurs fois dans l’année afin de garantir une parfaite coordination entre les acteurs.

Un taux de réussite de 89 %

« Chez Atos, nous accueillons, en principe, un alternant chaque année, poursuit Juliette Arnould. En plus du suivi apporté par HUGo, il est bien entendu accompagné en interne au quotidien par un tuteur. » L’objectif est d’accompagner l’étudiant dans son parcours de formation s’il souhaite poursuivre sur une alternance puis d’aboutir à une embauche en CDI à l’issue de l’’alternance. Au sein d’Atos, les alternants ayant terminé leur formation ont été embauchés en CDI d’autres poursuivent leur alternance pour obtenir un niveau d’étude supérieur. 

Depuis sa création, HUGo a accueilli une cinquantaine d’alternants. « Cela peut paraître peu mais nous sommes dans une démarche qualitative, précise Juliette Arnould. L’objectif est de faire du sur-mesure pour garantir aux jeunes – et aux moins jeunes car certains candidats sont en reconversion professionnelle – d’aller jusqu’au bout de leur parcours. Beaucoup nous le disent : sans HuGo, ils n’auraient jamais poursuivi leurs études. » Une fois leur diplôme en poche, l’entrée en emploi est quasiment assurée compte tenu de la demande. Le taux de d’emploi est de près de 89 %. La responsable Handicap & Diversité du groupe Atos note toutefois qu’un grand nombre de candidats en situation de handicap préfèrent arriver dans l’entreprise par des voies plus ordinaires par crainte d’être stigmatisés. Ils ne déclarent leur situation qu’en cas de nécessité, une fois en poste. 

 

TÉMOIGNAGE

Juliette Arnould, responsable Handicap & Diversité Atos France « HUGo est un vrai tremplin vers l’emploi »

Chez Atos, nous sommes convaincus de l’intérêt de l’alternance. C’est un excellent moyen, en particulier pour un jeune en situation de handicap, de mettre un pied dans l’entreprise et de montrer ses qualités. C’est justement toute l’ambition de HUGo que de les inciter à choisir cette voie. En ce sens, c’est un vrai tremplin vers l’emploi.

 

FICHE D’IDENTITÉ

Entreprise : Atos

Activité : services aux entreprises

Région : France

Effectif France : 10 000 

Effectifs TH : 505 

Accord agréé : 2023-2025

Contact : Juliette Arnould, Responsable Handicap & Diversité Atos France – juliette.arnould@atos.net

Mise à jour : 19/11/2025

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 50 (sur 9 promotions)

Type de handicap : tous types

Aménagements

- techniques : oui

- organisationnel : oui

- formation : oui

Financements : collectif d’entreprises, Agefiph selon les situations

Partenaires : Polytech Marseille, CESI Aix-en-Provence, Nice et Ynov.

Publié le 12 décembre 2025