Témoignage Entreprise

Émulsia crée un poste de contrôleuse qualité pour une ancienne conditionneuse atteinte de

Alors qu’il n’y avait a priori pas de solution de reclassement pour Margot, 45 ans, l’entreprise alsacienne s’est orientée vers une création de poste sur les conseils du Sameth.


L'expérience

Fiche rédigée le 20/11/09

Margot doit abandonner le conditionnement

Depuis 2007, la société Émulsia regroupe, sur son site de Soultz (Haut-Rhin) les activités de plusieurs sociétés plus anciennes spécialisées dans les secteurs de la chimie, de la cosmétique et du dispositif médical. Aujourd’hui, l’usine développe, fabrique et conditionne une gamme très large de produits cosmétiques, d’hygiène et de confort. Âgée de 45 ans, Margot a travaillé sur le site pendant une dizaine d’années comme conditionneuse, jusqu’à ce qu’une épicondylite (le tennis elbow, pathologie assimilée aux TMS et affectant les coudes) la contraignent à un arrêt de travail de plusieurs mois, qui lui vaut d’ailleurs une reconnaissance en maladie professionnelle. Les contre-indications médicales sont sans appel : la salariée doit éviter les gestes répétitifs, le travail de bras en élévation et les mouvements nécessitant une force manuelle. Suite à une visite de pré-reprise organisée à sa demande, le médecin du travail confirme ces restrictions et la met en relation avec le Sameth 68. Selon lui, il faut envisager une reconversion professionnelle externe via un bilan de compétences. Arrivée de Pologne avec un bac construction-dessinateur-projeteur, Margot peut espérer s’ouvrir à d’autres horizons.

Le Sameth fait naître l’idée d’une création de poste

C’est à l’initiative du Sameth qu’est organisée début 2008 une première réunion avec le médecin du travail, la salariée et Philippe Thomazi, le directeur de l’usine Émulsia. « Je n’ai pas été à l’origine de la démarche, reconnaît ce dernier. J’avais pris mes fonctions après le départ de Margot et j’étais très accaparé par l’organisation de l’usine. Je dois dire que jusqu’au bout, le Sameth a été le moteur de ce dossier. » Au cours de la réunion, il apparaît qu’un reclassement pourrait être l’occasion de créer un poste de contrôleuse qualité pour libérer d’un certain nombre de tâches la technicienne qualité de l’usine. « Nous avons imaginé que Margot pourrait s’assurer de la conformité de produits qui nous sont livrés, vérifier la présence de certificats d’analyse sur des matières premières et effectuer certains prélèvements. Après validation de cette option, aussi bien du côté de l’entreprise, de la salariées que de la médecine du travail, Margot est réintégrée en octobre 2008 en mi-temps thérapeutique. Son nouveau poste ne nécessite aucun aménagement particulier. Sa formation est assurée au jour le jour par la technicienne qualité qui a été associée à la définition de son poste.

Une formation progressive en interne

Financièrement, le reclassement de Margot ne requiert pas d’investissement de la part de l’entreprise, « si ce n’est, évidemment, le temps d’accompagnement que lui a consacré la responsable qualité qui l’a initiée aux différentes manipulations, aux règles de sécurité et à l’utilisation de notre logiciel interne », précise le directeur. Émulsia perçoit la subvention forfaitaire versée par l’Agefiph au titre du maintien dans l’emploi, qui finance notamment l’achat d’un poste informatique.

De sa propre initiative, avec l’aide du Sameth et en accord avec le médecin conseil de l’assurance maladie, Margot a toutefois bénéficié, durant sa période d’arrêt, d’un plan de formation consistant en une remise à niveau en français et une formation bureautique sur Word et Excel.

Un retour en douceur vers le plein temps

Les huit mois de mi-temps thérapeutique de Margot sont complétés par un contrat de rééducation en entreprise durant l’été 2009 pour parfaire sa prise de poste. Après quoi la salariée retrouve des conditions d’emploi ordinaires. « Cette reprise progressive lui a permis d’intégrer sa nouvelle fonction et de se former en douceur, sans être bousculée, ce qui était indispensable du fait de ses problèmes de santé. Cette période d’adaptation a par ailleurs coïncidé avec la montée en activité de l’usine. », conclut Philippe Thomazi. En effet, entre temps, les commandes ont considérablement augmenté, notamment du fait de l’épidémie de grippe H1N1. Le plein temps de Margot est donc largement occupé par les tâches de contrôle qui lui ont été confiées.

Le témoignage

Thomazi Philippe, directeur de l’usine Émulsia

« Un travail plus intéressant pour Margot, un soutien bienvenu pour notre technicienne qualité »

« Grâce aux échanges avec le

, nous avons réalisé que la nécessité de reclasser Margot était une opportunité d’apporter un soutien à notre technicienne qualité, qui est biochimiste de formation et consacrait une partie de son temps à des tâches pour lesquelles elle était largement surqualifiée. L’accès à ce nouveau poste a également permis de faire évoluer Margot vers un travail plus intéressant que le conditionnement. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Emulsia
  • Activité : fabrication et conditionnement de produits d'hygiène
  • Région : Lorraine-Alsace
  • Effectif entreprise : 42
  • Effectif TH de l'entreprise : 4
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Thomazi Philippe (directeur d’usine) :
    philippe.thomazi@emulsia.fr
  • Mise à jour : 18/01/2010

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : non
    • organisationnels : oui
    • de formation : oui
  • Financement : Agefiph, Émulsia
  • Partenaires : Sameth 68, médecin du travail, médecin conseil de la CRAM
Thématique
Publié le 29 septembre 2010