Témoignage Entreprise

Fleuron d’Anjou s’ouvre au handicap en recrutant Philippe

Engagé dans le recrutement de nouveaux collaborateurs, le responsable de la plateforme logistique d’une coopérative maraîchère embauche Philippe, sans emploi depuis de nombreuses années. Un pari réussi qui ouvre sur d’autres recrutements avec Cap emploi.

Un retour à l’emploi après 7 ans d’inactivité

Fleuron d’Anjou est une coopérative de 85 producteurs maraîchers et horticulteurs, implantée sur 5 sites en périphérie d’Angers. Celui des Ponts-de-Cé, siège social et plateforme logistique, emploie jusqu’à 120 équivalents temps plein au printemps et à l’automne, saisons pendant lesquelles le besoin de main d’œuvre pour la préparation et l’expédition de commandes en grandes surfaces et en jardineries est la plus forte. « On peut remplir jusqu’à 1 200 chariots/jour et 40 semi-remorques en partance vers la France entière », détaille Yann Le Gall, responsable de la plateforme.

A son arrivée en 2017, le site affiche un taux d’emploi de travailleurs handicapés de 1,37 %.  Une convention de partenariat signée avec une association locale et le peu de candidatures adressées à l’entreprise ne suffisent pas à le faire évoluer.

Yann Le Gall décide de se rapprocher de Cap Emploi afin d’initier une démarche de recrutement. Via la méthode de recrutement par simulation (MRS), il retient la candidature de Philippe. Resté inactif pendant 7 ans, ce quinquagénaire est atteint d’une maladie invalidante et porte une prothèse à la jambe « Son embauche était un vrai pari », souligne le responsable de la plateforme.

Bienveillance au quotidien

Recruté comme préparateur de commandes et cariste, Philippe travaille dix-sept heures par semaine, huit mois par an. Sa journée-type commence par du « picking » de plantes et de fleurs dans les allées du hangar qu’il réunit dans des chariots mis sous film plastique en vue d’être acheminés vers les quais d’expédition. Il aide ensuite au chargement des semi-remorques dont le ballet se poursuit jusque dans l’après-midi.

Les premiers jours, le nouvel arrivant est accompagné par Bruno Mercier, l’un des 8 managers de proximité du site, qui a auparavant travaillé dans un Esat*. Il le suit de près, lui explique les tâches à réaliser et lui confie progressivement des responsabilités tout en l’assurant de son aide en cas de besoin. Il le forme aussi à la conduite du transpalette.

Le manager est par ailleurs très attentif à ce que Philippe ne se fatigue pas exagérément, ni ne se blesse. Les jours d’activité intense, il envoie quelqu’un pour le seconder. Une marque de vigilance à laquelle le salarié est très sensible, car selon les jours, « il a des hauts et des bas ».

Un secteur qui s’ouvre au handicap

Philippe trouve progressivement une place au sein de l’équipe où règne un esprit d’entraide et de bienveillance. Seul bémol : le faible nombre d’heures travaillées.

Maintenant qu’il a repris confiance en lui, son responsable l’encourage à chercher un temps plein ailleurs mais il n’y est pas prêt et se sent très attaché à Fleuron d’Anjou.

Quelques producteurs qui l’ont croisé à la plateforme ont toutefois ponctuellement fait appel à ses services. « C’est une grande avancée dans ces métiers peu familiers de l’emploi des personnes handicapées. Dans notre secteur d’activité, une réelle prise de conscience est en train de se faire », estime Bruno Mercier.

Suite à l’embauche de Philippe, il a recruté une dizaine d’autres candidats en suivant la même démarche avec Cap emploi. « Je m’attendais à ce que l’intégration de travailleurs handicapés impacte la productivité de la plateforme mais c’est le contraire qui s’est produit. Elle a augmenté de 14 % ! Ce sont des gens motivés. Leur présence a redynamisé l’ambiance et soudé davantage le groupe. Collectivement, tout le monde mouille le maillot pour ne laisser personne sur la touche. »

 

* Etablissement et service d’aide par le travail

TÉMOIGNAGE

Yann Le Gall, responsable de la plateforme des Ponts-de-Cé « Du fitness pour prévenir le handicap »

« Nous sommes très attentifs aux questions de prévention et de santé au travail. Pour prévenir le handicap ou éviter qu’il ne s’aggrave, nous proposons par exemple tous les mercredis midi à nos salariés préparateurs de commande une séance de fitness et de renforcement musculaire, animée par un coach professionnel. Ils participent sur la base du volontariat. Au-delà de l’apport sportif, ces séances contribuent à resserrer les liens entre les salariés. J’aimerais également mettre en place un coaching nutritif qui aurait tout son sens dans notre secteur d’activité. »

FICHE D’IDENTITÉ

Coopérative : Fleuron d’Anjou

Activité : agriculture

Région : Pays de Loire

Effectif : 120 ETP

Effectif TH : à compléter

Unités valorisables au titre de la sous-traitance : à compléter

Accord agréé : non

Convention : non

Contact : Yann Le Gall, responsable plateforme Fleuron d’Anjou des Ponts-de-Cé – yann.legall@fleurondanjou.fr

Mise à jour : 10/03/2020

FICHE TECHNIQUE

Nombre de personnes handicapées concernées : 1

Type de handicap : moteur, psychique

Aménagements

- techniques : non

- organisationnel : oui

- formation : oui (interne)

Financements : Fleuron d’Anjou

Partenaires : Cap Emploi

Thématique
Publié le 10 avril 2020