Témoignage Entreprise

Pénélope-TEA recrute Célia, une jeune femme atteinte de sclérose en plaque, à un poste d’hôtesse d’accueil

L’entreprise, spécialisée dans les métiers de l'accueil, de l'animation et de l'événementiel, donne l’exemple en recrutant la jeune femme à l’accueil de son agence de Courbevoie.


L’expérience

Fiche rédigée le 02/04/10

Une candidature spontanée

Célia ambitionnait d’être hôtesse de l’air, mais sa maladie l’en a empêchée. Atteinte, très jeune, d’une sclérose en plaque, elle a dû suivre une autre voie avant de rechercher un emploi. « J’ai réfléchi à ce que je serais capable de faire et j’ai décidé de postuler dans les entreprises sans m’apitoyer sur moi-même et sans rien cacher de mon handicap. Si l’on me disait que cela posait problème, je reprenais mon CV  et j’allais ailleurs. J’étais sûre que je trouverais », témoigne la jeune femme. Elle est finalement reçue chez Pénélope-TEA, une entreprise spécialisée dans les métiers de l'accueil, de l'animation et de l'événementiel, qui emploie 3 300 personnes et compte une vingtaine d’agences, dont 7 en région parisienne. Sa détermination et sa force de conviction l’emportent. L’entreprise, qui s’engage justement dans une politique d’emploi des personnes handicapées, lui propose un poste d’hôtesse d’accueil dans son agence de Courbevoie, où elle devra gérer les visiteurs et les appels téléphoniques.

Célia s’intègre à son rythme

Chez Pénélope-TEA, la plupart des collaborateurs sont détachés chez les clients. « Dans le cas de Célia, nous lui avons proposé un poste en interne, plus facile à gérer pour nous, et surtout, plus proche de son domicile », raconte Émilie Garnier-Vivien, qui l’a recrutée et qui, entre temps, est devenue la chargée de mission handicap du groupe. C’est elle qui s’assure de la bonne intégration de la jeune femme. Du fait de sa maladie, Célia se déplace lentement, a des difficultés pour écrire et présente des troubles visuels. L’entreprise lui donne le temps de se former à son rythme en interne dans le cadre du processus d’intégration habituel. Émilie Garnier-Vivien, qui travaille dans les mêmes locaux, la suit pas à pas dans les premiers temps. Son poste de travail est aménagé. « Lorsque je ne pouvais pas réaliser des tâches, des solutions ont été trouvées », explique Célia. Son poste est ainsi équipé d’un fauteuil ergonomique et d’un ordinateur avec écran grossissant pour toutes les communications écrites ; elle est dispensée de petites tâches nécessitant de se déplacer. On veille par ailleurs à rédiger le cahier de consigne de façon lisible. Enfin, Célia travaille à temps partiel, ce qui lui permet de concilier travail et temps de repos.

Prendre le temps de rassurer les collaborateurs

Tous ces aménagements sont réalisés et financés par l’entreprise en lien avec le médecin du travail. « Chaque mois, je fais le point avec Célia et si de nouveaux besoins apparaissent, nous procédons aux ajustements nécessaires », explique Émilie Garnier-Vivien. Elle a aussi pris le temps, avant l’arrivée de la jeune femme, de sensibiliser les collaborateurs. « Il y a toujours des réticences, des inquiétudes face au handicap. Par chance, nous sommes une petite équipe à Courbevoie. J’ai donc pu discuter avec tout le monde. Avec l’accord de Célia, j’ai parlé à chacun de sa maladie, de ses difficultés, et j’ai rassuré les plus inquiets en expliquant comment nous allions organiser son poste. » À travers cette expérience, la chargée de mission handicap a immédiatement mesuré l’importance cruciale de la communication interne et de la sensibilisation pour faire évoluer les regards.

Des métiers ouverts aux personnes handicapées

La communication est aussi la préoccupation de Cécile Guelfucci-Tardieu, directrice des relations extérieures du groupe pour qui il est également essentiel de s’adresser aux personnes handicapées elles-mêmes. « Elles n’ont pas forcément le réflexe de postuler chez nous, comme l’a fait Célia. Et pourtant, nos métiers leur sont ouverts. La localisation de nos agences en IDF et de nos clients permet de prendre en compte le rapprochement domicile-travail, d’adapter le temps de travail puisque la majorité de nos collaborateurs travaillent à temps partiel. Enfin, en dehors de bonnes notions d’anglais et de qualités humaines avérées, nous ne demandons pas de qualification particulière puisque nous dispensons une formation à tous les nouveaux salariés embauchés. »
Pénélope a initié des contacts, notamment avec le centre de formation professionnelle de l’association Valentin-Haüy en vue de préparer l’accueil de personnes déficientes visuelles dans son centre d’appel.
Ravie d’être sortie de la galère, Célia est sûre de sa méthode :« Même si ce n’est pas facile, il faut de l’ambition, de la persuasion. Il ne faut pas avoir peur d’affronter les entreprises. »

Le témoignage

Garnier-Vivien Émilie, chargée de mission handicap

« Ce qui compte, c’est de se donner le temps »

« Dans le cas de Célia, nous avons trouvé les solutions pour lui permettre de faire son travail dans de bonnes conditions. Ce qui est important, c’est de s’assurer régulièrement qu’il n’y a pas de nouveau besoin. On peut tout adapter, tout est faisable. Ce qui compte, c’est de se donner le temps. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Pénélope-TEA
  • Entreprise : Pénélope-TEA
  • Etablissement : Agence de Courbevoie
  • Activité : Accueil, animation, évenementiel
  • Région : Ile-de-France
  • Effectif entreprise : 3 300
  • Effectif etablissement : 40
  • Effectif TH de l'entreprise : nc
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : nc
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Guelfucci-Tardieu Cécile (directrice des relations extérieures) :
    c.guelfucci@penelope.fr
  • Mise à jour : 07/09/2010

La fiche technique

  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur, déficience visuelle
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : oui
  • Financement : Pénélope-TEA
  • Partenaires : médecine du travail
Thématique
Publié le 24 septembre 2010