Témoignage Entreprise

Un diagnostic-conseil fournit un levier d’action à Lucille Bloch, chargée de mission handicap chez

Fin 2007, Lucile Bloch se voit confier la mission handicap du groupe Flo. Pour orienter son action elle dispose d’un atout précieux : les résultats d’un diagnostic-conseil tout juste réalisé.


L'expérience

Article rédigé le 14/10/08

« Nous savions d’où nous partions et où nous voulions aller »

Lorsqu’elle prend ses fonctions de chargée de mission handicap au sein du groupe Flo (Hippopotamus, Bistro Romain, Taverne de Maître Kanter, Brasseries Flo, Tablapizza…), en septembre 2007, Lucile Bloch arrive dans une entreprise déjà sensibilisée aux problématiques d’emploi et de handicap. Le groupe vient en effet tout juste d’achever une démarche de diagnostic-conseil avec l’aide de l’Agefiph. Pendant 3 mois, le service des ressources humaines, accompagné par un consultant extérieur, a établi un état des lieux de l’emploi des personnes handicapées dans les différentes enseignes du groupe. « L’entreprise souhaitait s’engager de façon cohérente dans une politique d’emploi, résume Lucile Bloch. L’étude à la fois quantitative et qualitative, qui s’est notamment appuyée sur des entretiens avec des directeurs de restaurants, des chefs de cuisine et différents responsables de services du siège, a permis de savoir précisément d’où nous partions et quelle direction nous devions prendre. »
À son arrivée, la chargée de mission handicap a donc tous les éléments en main pour orienter mais aussi pour légitimer son action, d’autant plus que le diagnostic a été au préalable validé et soutenu par le Comité de Direction.

Pédagogie et échange d’expériences

« La restitution du diagnostic, à laquelle j’ai assisté, et l’accompagnement de la Direction et des opérationnels, m’ont permis d’entrer directement dans la culture de l’entreprise. En deux ou trois semaines, j’étais dans le bain et j’ai pu commencer à faire des présentations au sein de différentes enseignes et établissements du groupe », poursuit Lucile Bloch. Au fil des rencontres, elle constate la grande ouverture d’esprit de ses interlocuteurs. « Dans la restauration, explique-t-elle, la diversité et le partage des connaissances sont des valeurs primordiales. Dans nos métiers, on accueille des gens de toutes origines, pas toujours qualifiés, qui se forment dans les cuisines au contact des plus expérimentés. Ce sont là autant de leviers en faveur de l’intégration de personnes handicapées. La question portait donc moins sur le pourquoi que sur le comment. »
Lucile Bloch choisit donc de privilégier la pédagogie : avec l’appui des responsables ressources humaines, elle explique le handicap, sa diversité, présente les différentes sources de recrutement et positionne la mission handicap comme un service ressource sur lequel chacun peut s’appuyer. À la communication pure, elle préfère la mutualisation et l’échange d’expériences. « Par exemple, un déjeuner de directeurs régionaux a été organisé dans un Hippopotamus qui emploie un salarié handicapé mental. Chacun a pu se rendre compte que ça fonctionnait très bien et cela a fait l’objet de conversations. C’est plus efficace que n’importe quel support de com. Dans sa majorité, l’encadrement des restaurants n’a pas peur de jouer le jeu de l’intégration de travailleurs handicapés.»

Des accords d’entreprises signés immédiatement

L’autre grand chantier auquel se sont consacrés les DRH et la mission handicap, a été la préparation pour différentes enseignes du groupe de plusieurs accords d’entreprises sur l’emploi des personnes handicapées, dont les premiers ont été agréés dès janvier 2008. « Les choses se sont faites très rapidement car nous avions déjà en tête notre plan d’action et nous étions rapidement rapprochés des directions départementales du travail et de nos représentants syndicaux, commente-t-elle. De fait, l’analyse a fait ressortir les grands axes de la politique à mener ; la démarche est légitimée par l’étude de terrain ; et, du comité de direction, porteur du projet, aux équipes d’encadrement en passant par les instances représentatives du personnel, l’entreprise est déjà mobilisée et « pré-sensibilisée » . « Tout le monde a donc joué le jeu », conclut la chargée de mission handicap.

Parallèlement, les responsables de ressources humaines et la mission mandicap n’ont de cesse d’élargir leur réseau de partenaires « car, sans partenariat, il ne peut rien se passer. Pour réussir en matière de recrutement, par exemple, il est indispensable de multiplier les sources. » Le groupe Flo s’engage ainsi au niveau local dans différents Programmes départementaux d’insertion des travailleurs handicapés et travaille avec des structures de placements et des organismes de formation.

Flo identifié comme entreprise « handi-accueillante »

Aujourd’hui, la dynamique « handicap » est lancée : en interne, la mission handicap est connue de tous et régulièrement sollicitée. Les responsables des ressources humaines sont des relais indispensables qui permettent de déployer les actions et de remonter les besoins du terrain. De nouveaux accords d’entreprise sont en préparation dans les établissements qui ne sont pas encore formellement engagés.

À l’extérieur, les enseignes du groupe Flo commence aussi à être identifié comme une entreprise « handi-accueillante » : des acteurs de l’insertion les sollicitent pour des partenariats et des demandeurs d’emplois handicapés commencent à adresser des candidatures spontanées.
Lucile Bloch constate par ailleurs que des salariés déjà présents dans l’entreprise, commencent à déclarer spontanément leur handicap. « Leur directeur, chef de cuisine et chef de service jouent un rôle très important sur ce sujet. Ils leur ont parlé de la mission handicap et de l’accompagnement qui pouvait leur être proposé s’ils étaient reconnus travailleurs handicapés. Ils sont rassurés car ils voient que l’entreprise est prête à les aider et qu’elle peut les accompagner dans une démarche de maintien dans l’emploi. Cela rejaillit d’ailleurs sur l’ensemble des salariés qui ont une image plus sociale de l’entreprise. Mais mettre en place une politique d’intégration des travailleurs handicapés prend du temps. Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour changer le regard sur le handicap et instaurer un « réflexe handicap » .

Le témoignage

Bloch Lucile, chargée de mission handicap du groupe

« Notre souhait est désormais qu’une personne handicapée puisse se dire : il y a des possibilités pour moi chez »

« La démarche de diagnostic-conseil m’a fourni tous les éléments pour engager mon action de chargée de mission handicap. C’est grâce à l’implication de tous, service des ressources humaines, encadrement et équipes de nos restaurants que nous avons pu concrétiser nos objectifs et comptons aujourd’hui plusieurs exemples réussis d’intégration de travailleurs handicapés. Il faut dire aussi que l’engagement du comité de direction est réel et s’appuie sur de vraies valeurs. On pourra toujours objecter qu’il a été suscité par la loi de 2005. Mais je maintiens qu’il est plus facile de faire un chèque que de lancer une politique d’emploi des personnes handicapées ! Dans tous les cas, le groupe est aujourd’hui clairement positionné. Notre souhait est désormais qu’en regard des actions qui ont été lancées, et compte tenu que « seules les compétences font la différence » une personne handicapée puisse se dire : il y a des possibilités pour moi chez

. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Groupe : Groupe Flo
  • Entreprise : Groupe Flo
  • Activité : Restauration
  • Région : France
  • Effectif entreprise : 6 500
  • Accord d’entreprise : OUI
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Bloch Lucile (chargée de mission handicap) :
    lbloch@groupeflo.fr
  • Mise à jour : 16/12/2008

La fiche technique

  • Durée du diagnostic : 3 mois
  • Accords d'entreprise agréés en janvier 2008 : Hippopotamus, Bistro Romain, Flo La Défense, Flo Gestion, La Coupole
  • Accords d'entreprise en cours :
  • Financements : groupe Flo, Agefiph
  • Partenaires : cabinet de consultant
Publié le 27 septembre 2010