Témoignage Entreprise

Un projet de maintien dans l’emploi pour un salarié agricole paraplégique

Paraplégique, Frédéric Georges, 38 ans, est salarié dans l’exploitation agricole de son frère en Dordogne. Grâce à l’intervention du Sameth 24, une simple demande de renouvellement d’un tracteur aboutit à l’élaboration d’un véritable projet de maintien dans l’emploi. Objectif : accroître l’autonomie et le confort de travail du salarié handicapé et, par là même, pérenniser son emploi.

L'expérience

Article rédigé le 09/04/08

Une demande de renouvellement d’un tracteur

Philippe Georges reprend l’exploitation céréalière familiale, en son nom propre, à Saint-Pierre-d’Eyraud, en Dordogne, au milieu des années 90, après le décès de son père. Artisan maçon de profession, il fait le choix de cesser cette activité au profit de la culture céréalière et du tabac pour pouvoir assurer un travail à son frère Frédéric, devenu paraplégique après un accident de mobylette, en 1986, alors qu’il n’avait que 16 ans. Salarié sur la base d’un contrat à temps partiel, Frédéric bénéficie d’un premier aménagement de poste qui consiste en l’adaptation d’un tracteur dont la conduite représente 90 % de son temps de travail. En 2005, Philippe souhaite remplacer le véhicule, largement amorti. Il contacte l’Agefiph, comme il l’avait fait sept ans auparavant.

Un tracteur, un quad et un véhicule utilitaire aménagés

L’Agefiph l’oriente vers le Sameth 24 qui accompagne les deux frères de bout en bout. Un nouveau tracteur, plus moderne, est aménagé pour permettre à Frédéric d’effectuer les semis et la récolte des 35 hectares de maïs et de cultures maraîchères. Puis, pour la pulvérisation et la vérification de l’arrosage, Frédéric bénéficie d’un quad équipé d’un dispositif de stabilisation et d’un système permettant l’élévation verticale du siège pour l’accueillir  depuis son fauteuil roulant. Plus léger qu’un tracteur, le quad rend possible les allées et venues pour surveiller les cultures toute l’année, sans écraser les plants fragiles. Enfin, pour vendre leurs primeurs sur les marchés le week-end, faire les livraisons et transporter les matières premières, l’exploitation s’équipe d’un véhicule utilitaire professionnel, aménagé, comme les autres engins, par un équipementier spécialisé toulousain.

Intégrer la demande dans une démarche globale de maintien dans l’emploi

À la réception du dossier, Sandra Louise, chargée de mission du Sameth 24, décide d’élargir la demande de départ à une véritable démarche de maintien dans l’emploi. Elle multiplie les échanges avec les frères Georges et analyse le revenu économique et la solvabilité de l’exploitation, les fluctuations de l’état de santé de Frédéric. Elle prend également en compte les besoins de l’exploitation, notamment en termes de mise aux normes des équipements, et la pertinence de certains aménagements au regard de la compensation du handicap. Cette étude la conduit à aller plus loin encore dans la démarche dans le but de donner une plus grande autonomie à Frédéric dans son activité.

La chargée de mission mobilise à cet égard le service de médecine du travail, le service social et le service santé et sécurité au travail de la MSA, la Maison départementale des personnes handicapées et, bien entendu, l’Agefiph qui co-finance une grande partie des surcoûts liés à la compensation du handicap, soit  l’ensemble des aménagements ainsi que l’investissement du quad.

Des équipements entièrement « homologués »

Alors que l’adaptation du véhicule utilitaire est sur le point d’être complètement terminée, Philippe Georges dresse un premier bilan très positif de la démarche qui permet désormais à son frère d’effectuer l’ensemble des tâches qui lui reviennent avec plus d’autonomie, de confort, de facilité, mais aussi de sécurité. En effet, la qualité de la prise en charge associant différents partenaires, parmi lesquels l’équipementier toulousain, a abouti à l’homologation des aménagements du tracteur, de la voiture et – inédit en France - du quad. Cette homologation des équipements signifie, pour les frères Georges, qu’en cas d’accident, leurs assurances prendront en charge les dommages causés. Une première qui tient lieu d’exemple dans la profession.

Le témoignage

Georges Philippe, chef d'exploitation

« L’idée est venue en lisant une revue »

« C’est dans une revue professionnelle que j’avais trouvé l’idée du quad. L’équipementier qui m’avait vendu mon premier tracteur a été d’accord pour réaliser des aménagements. Il n’est pas trop loin de la maison. En cas de panne ou même de suivi des équipements, c’est simple pour nous. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Philippe Georges
  • Activité : Exploitation agricole
  • Région : Aquitaine
  • Effectif entreprise : 2
  • Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Georges Philippe (exploitant) :
  • Mise à jour : 21/05/2008

La fiche technique

  • Durée de mise en œuvre : 3 ans
  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : non
    • de formation : non
  • Financement : Agefiph, Philippe Georges, MSA
  • Partenaires : Sameth 24, service de médecine du travail, services social et de prévention de la MSA, Maison départementale des personnes handicapées
Thématique
Publié le 28 septembre 2010