Une jeune femme issue d’un Esat intègre la pharmacie d’une clinique toulousaine
L'expérience
Fiche rédigée le 24/10/11
Un projet de réorganisation de la pharmacie
Créée en 1987, la clinique Sarrus-Teinturiers, établissement indépendant situé au centre ville de Toulouse, totalise en 2010 quelque 18 000 séjours de patients et 3 600 accouchements. Elle compte 110 médecins libéraux parmi ses effectifs. Confrontée à l’obligation de rationaliser ses dépenses sans que la prise en charge et la sécurité des patients n’en pâtissent, la clinique initie parmi d’autres projets, celui de réorganiser sa pharmacie intérieure. La gestion des stocks dans les services n’y est pas suffisamment maîtrisée, faute de temps et de disponibilité de la part des préparatrices et pharmaciennes, absorbées par les tâches logistiques (réceptions, manutentions, rangements…). L’équipe témoigne d’un réel besoin de changer d’organisation. Par ailleurs, le projet d’établissement 2010-2015 prévoit l’amélioration continue des conditions de travail de l’ensemble des personnels ainsi que l’amélioration de l’intégration et du maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. Claude Porcher, adjointe de direction, recrutée en février 2010 pour mettre en œuvre ces diverses réorganisations internes, cherche à croiser ces différents objectifs.
Une personne handicapée au poste d’agent logistique dédié à la pharmacie
C’est dans ce cadre que l’établissement envisage de créer un poste « d’agent logistique dédié à la pharmacie » qui pourrait, le cas échéant, être confié à une personne handicapée. Il se trouve que la clinique est membre, depuis son origine, de l’association Réussir Ensemble œuvrant à l’intégration professionnelle des personnes handicapées. Elle est donc sensibilisée à cette problématique et peut espérer trouver des candidats via l’association. En mars 2010, par l’intermédiaire de « Réussir Ensemble », un premier contact est établi avec l’Esat Château Blanc, à Toulouse, qui confirme son intérêt pour le projet. Claude Porcher, accompagnée de son directeur et des pharmaciennes, se rend sur place à l’occasion d’une matinée d’échanges. L’Esat propose la candidature de Delphine, 34 ans, qui intègre la pharmacie pour huit jours de stage, pendant lesquels elle est encadrée par un éducateur. Cette mise en situation, « très positive », est prolongée de trois semaines et se conclut par un contrat de mise à disposition de 6 mois.
Une fiche de poste construite de manière collégiale
Le métier d’agent logistique dédié à la pharmacie n’existe pas. Une fiche de poste, construite autour des tâches dont la direction de la clinique souhaite décharger préparatrices et pharmaciennes, est réalisée en amont : réception des marchandises, déballage, rangement des produits, utilisation du transpalette et élimination des cartons vides. Le travail sera concentré sur les matinées. Il nécessite, précise la fiche de poste, à la fois « un sens rigoureux de l’organisation afin d’éviter notamment toute erreur de dispensation des produits » et une capacité à manutentionner des palettes.
À l’arrivée de Delphine, un plan de formation détaillant les différentes tâches à accomplir est établi pour lui permettre de se préparer à son nouveau métier. Au quotidien et pendant un mois environ, la jeune femme se familiarise avec son poste, accompagnée de tuteurs choisis parmi les agents techniques et le personnel de la pharmacie. Une aide au tutorat et une aide à la rémunération (financement État et Agefiph) sont accordées à l’entreprise.
Un CDI après une période de mise à disposition de 6 mois
En janvier 2011, Delphine embauchée en CDI par la clinique. « Nous sommes pleinement satisfaits de son travail qui continue d’évoluer. Son intégration s’est faite timidement au début puis de façon progressive, rapporte Claude Porcher. Il est apparu à un moment que l’accompagnement de l’Esat lui était trop pesant d’un point de vue psychologique. Comme tout se passait bien ici, nous avons convenu d’espacer les rencontres. Aujourd’hui, nous n’échangeons qu’en cas de besoin, le plus souvent par téléphone. Le changement a été réel pour elle : elle s’est tout de suite sentie complètement intégrée ici. »
Suite à cette réorganisation, la pharmacie de la clinique a trouvé un élan nouveau. Le projet dans son ensemble a permis de souder l’équipe, redevenue « hyper moteur, selon Claude Porcher, à l’interface des services internes, comme souhaité » .
Le témoignage
Claude Porcher, adjointe de direction
« La qualité passe aussi par l’innovation en matière de gestion des ressources humaines »
« Nous souhaiterions promouvoir cette expérience auprès d’autres établissements de santé français. On assimile souvent leurs performances à l’expertise médicale. Mais ces performances sont aussi très liées à la politique managériale. À la Clinique Sarrus Teinturiers, nous estimons que la qualité et la sécurité de prise en charge des patients passent aussi par l’innovation en matière de gestion des ressources humaines. »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Entreprise : Clinique Sarrus-Teinturiers
- Activité : établissement de santé
- Région : Midi-Pyrénées
- Effectifs entreprise : 249
- Effectifs TH : 7
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 0,49
- Contact : Claude Porcher (adjointe de direction) -
c.porcher@clinique-sarrus-teinturiers.fr - Mise à jour : 21/11/11
La fiche technique
- Nombre de salariés concernés : 1
- Type de handicap : nc
- Aménagements :
- techniques : non
- organisationnel : oui
- formation : oui - Financements : Clinique Sarrus Teinturiers, Agefiph, Etat
- Partenaires : Agefiph, Esat Château Blanc, association Réussir ensemble