Le groupe Arc International crée sa propre entreprise adaptée
L'expérience
Fiche rédigée le 01/06/07
Une réponse originale à l’obligation d’emploi
La société de verrerie cristallerie d'Arques, devenue aujourd'hui le groupe mondial Arc International, spécialiste de la verrerie mais aussi des arts de la table et, depuis peu de la bijouterie, est un pionnier en matière de partenariat avec le secteur protégé. Dès le début des années 1990, alors qu'elle élabore son premier accord sur l'insertion professionnelle des personnes handicapées, l'entreprise décide de créer dans ses propres murs un atelier protégé – devenu entre temps entreprise adaptée. Au souci de satisfaire à l'obligation d'emploi instaurée par la loi de 1987 s'ajoute, dans l'esprit de la direction générale, une préoccupation plus sociale : répondre aux nombreuses sollicitations de parents, souvent salariés de l'entreprise, ou d'association, d'intégrer des jeunes en situation de handicap. Le projet est monté avec le soutien de la DDTEFP, pour la partie juridique, et de l'association Flandres Ateliers, qui réalise un audit de l'activité et définit les missions du futur atelier. En 1993, l'Atelier du Lobel voit le jour sur le site d'Arques, et recrute ses huit premiers salariés, déficients intellectuels.
Favoriser le passage vers le milieu ordinaire
Implanté au cœur même de l’entreprise, l’Atelier est spécialisé dans le conditionnement et le stockage de produits de verrerie et d’imprimerie. Bien qu’il bénéficie d’un statut associatif, il est totalement intégré dans le circuit de production de l’entreprise, dont il est officiellement sous-traitant. Cette position particulière lui permet d’échapper aux problématiques de rentabilité économique pure. « La vocation première de l’atelier est de favoriser l’entrée en milieu ordinaire et d’aider les salariés à construire un parcours professionnel, explique Pascal Fournier, responsable environnement du travail. Dans le cadre de notre accord d’entreprise, nous nous engageons à intégrer au moins deux personnes par an. » La démarche est facilitée par la proximité, qui permet de repérer les salariés aptes à la transition et de leur proposer un essai professionnel – et parfois plusieurs – de 3 à 6 mois. Une fois dans l’entreprise, la personne est ensuite accompagnée par un tuteur.
Un savoir-faire développé en interne
Pour encadrer les salariés de l’atelier, l’entreprise a mis en place son propre dispositif et développé, d’année en année, un véritable savoir-faire. L’équipe est dirigée par un chef d’atelier, qui organise le travail, et accompagnée par deux moniteurs. Deux caristes ont rejoint l’atelier pour les grosses opérations de manutention. Le personnel est par ailleurs suivi par l’un des médecins du travail de l’entreprise et par une assistante sociale, qui intervient aussi bien dans le cadre professionnel que sur des problèmes plus personnels. Les seuls partenariats extérieurs concernent le recrutement. L’Atelier du Lobel travaille avec quatre instituts médico-éducatifs (IME) de la région. Ces établissements envoient chaque année une vingtaine de stagiaires, dont certains sont embauchés.
Construire de nouveaux partenariats
Véritable exemple de réussite, l’Atelier du Lobel compte aujourd’hui 36 salariés. Au fil des années, une trentaine de personnes ont pu signer un contrat de travail après être passées dans l’équipe. « Nous avons créé une structure efficace, parfaitement intégrée dans l’entreprise et qui, compte tenu de l’obligation d’emploi, reste pertinente sur le plan économique », conclut Pascal Fournier. Même s'il n'a qu'un seul client, pour témoigner de cette pertinence, le Lobel s'est associé depuis quelques années au GEAC, un réseau qui, au sein du département, regroupe les entreprises adaptées et les Esat dans le but de promouvoir auprès des entreprises les réelles compétences de ces établissements. L’objectif du moment est de construire avec la Maison départementale des personnes handicapées la même collaboration qu’avec l’ex-Cotorep, qui communiquait régulièrement les profils ou CV des personnes susceptibles d’intéresser l’atelier. De la même manière, Pascal Fournier souhaite renforcer le partenariat avec Cap emploi.
Le témoignage
Fournier Pascal, Responsable environnement du travail
« Une vraie structure d’insertion, protégée des aléas économiques »
« « L’existence de l’Atelier du Lobel correspond à une vraie volonté du groupe d’œuvrer en faveur de la diversité. C’est une vraie structure d’insertion, protégée des aléas économiques par son statut associatif. Il faut vraiment souligner son intégration dans l’entreprise. Nos chefs de services sont très impliqués lorsqu’il s’agit d’accueillir un salarié de l’atelier. Quant au personnel d’encadrement de l’équipe, il a été constitué sur la base du volontariat. Le chef d’atelier et les deux moniteurs n’étaient pas des professionnels de l’insertion, mais des techniciens. Ils ont suivi une formation courte et se sont forgé une expérience avec le temps. L’un des moniteurs est d’ailleurs en train de suivre une formation certifiée de moniteur spécialisé dans le cadre du
Fongecif
. » »
La fiche d'identité de l'entreprise
- Groupe : Arc International
- Entreprise : Arc International
- Activité : Industrie des biens de consommation
- Région : Nord-Pas-de-Calais
- Effectif entreprise : 9 500
- Effectif TH de l'entreprise : 530
- Unités valorisables au titre de la sous-traitance : 48
- Accord d’entreprise : OUI
- Convention Agefiph : NON
- Contact : Pascal Fournier (responsable environnement du travail) :
pascal.fournier@arc-intl.com - Mise à jour : 20/06/2007
La fiche technique
- Nombre de salariés : 36
- Type de handicap : déficience intellectuelle
- Activité : conditionnement et stockage
- Date de création : 1993
- Financements : Arc International
- Partenaires : DDTEFP, Flandres Ateliers (pour la création) ; instituts médico-éducatifs de la région, Cap emploi, maison départementale des personnes handicapées