Témoignage Entreprise

Vélogik ouvre ses ateliers à des collaborateurs handicapés via une démarche d’insertion

Spécialiste de la gestion et de la maintenance de flottes de vélos, l’entreprise a misé dès sa création sur des partenariats avec des structures d’insertion par l’activité économique et a intégré par ce biais de nombreux candidats handicapés à l’image de Yann, non-voyant, et Jalel, malentendant.

Une entreprise engagée dans le champ de l’insertion

En 2008, les fondateurs de Vélogik ont choisi de miser sur les mobilités douces en positionnant leur entreprise sur la gestion et la maintenance de flottes de vélos pour le compte de collectivités et de grands comptes. Pari gagnant : depuis la création, l’utilisation du vélo a connu un formidable essor et la petite société lyonnaise n’a cessé de grandir. Elle assure aujourd’hui l’entretien de près 55 000 vélos, emploie 135 salariés et affiche 10 millions de chiffre d’affaires. 

Poussée par un fort besoin de recrutement de mécaniciens et de techniciens vélo, l’entreprise s’est très vite orientée vers l’insertion et la formation qui constituent l’un des piliers de son engagement RSE. « Nous avons créé notre propre organisme de formation, Vélogik Compétences, et noué des liens avec différentes structures spécialisées dans l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi », explique Clara Berdugo, DRH. Le Technicentre d’Ivry-sur-Seine, qui emploie aujourd’hui près de la moitié des effectifs, a ainsi intégré dans ses murs un atelier d’insertion du Groupe Ares (Association pour la Réinsertion Economique et Sociale) qui aide des personnes en difficultés à (re)prendre pied dans la vie professionnelle. Aujourd’hui, près de 40 % des personnes embauchées à des postes opérationnels chez Vélogik sont issues d’un parcours d’insertion. « Les personnes en situation de handicap s’inscrivent dans ce processus global. Nous affichons aujourd’hui un taux d’emploi de 7,6 % », poursuit Clara Berdugo. Deux recrutements réalisés ces dernières années illustrent la démarche inclusive de Vélogik.

Un technicien vélo non-voyant

En 2020, l’entreprise croise la route de Yann sur un salon de l’emploi. Cet ancien géomètre, âgé de 49 ans, a perdu la vue suite à un accident. Passionné de vélo, il a pu vérifier, grâce à l’association Valentin-Haüy et à l’atelier solidaire francilien Solicycle (association Etudes et Chantiers), son aptitude à travailler comme technicien vélo. Un stage d’immersion chez Vélogik confirme sa motivation et sa capacité à intervenir sur des vélos uniquement au toucher. Son passage par le centre de formation interne permet de réfléchir, avec ses futurs collègues, à une organisation de travail qui garantisse à la fois sa sécurité et son autonomie. Un ergonome missionné par l’Agefiph accompagne la démarche et formule différentes préconisations, qui font également l’objet de financements Agefiph : marquage au sol, ceinture d’outils pour éviter les déplacements, dictaphone pour mémoriser certaines informations, déplacement en taxi en l’absence de transports en commun à proximité… Quatre ans plus tard, Yann est toujours en poste et continue à démontrer au quotidien que son handicap ne constitue en rien un frein à l’exercice de son métier.

Le parcours de Jalel, mécanicien malentendant

Au printemps 2021, c’est au tour de Jalel d’intégrer le Technicentre Vélogik d’Ivry. Âgé de 47 ans, il est malentendant. Dans le cadre d’une convention avec l’association Etudes & Chantiers, il réalise un stage de 4 semaines dans l’entreprise puis une période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), avec Pôle emploi, qui lui permet de confirmer son projet et à l’issue de laquelle il est embauché comme mécanicien cycle. Si son handicap n’a nécessité aucun aménagement technique, il a suivi une formation de 200 h en langue française et bénéficié, à son arrivée dans l’entreprise, de l’accompagnement d’un interprète en langue des signes. Ce dernier est, encore aujourd’hui, sollicité ponctuellement pour des réunions de service ou pour les entretiens annuels. Au quotidien, le manager et les collègues de Jalel communiquent avec lui au moyen d’une application dédiée.

TÉMOIGNAGE 

Clara Berdugo, directrice des ressources humaines

« Ouvrir l’entreprise à tous les profils et nous adapter à chacun »

Le fort développement de notre activité induit d’importants besoins de recrutement. C’est ce qui a conduit Velogik à miser sur l’insertion et la formation. Nous avons l’ambition d’ouvrir l’entreprise à tous les profils, de nous adapter à chacun et de travailler sur de vrais parcours au sein de l’entreprise, avec des possibilités de progression entre les postes d’opérateur, de mécanicien, de mécanicien expert, etc. 

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Publié le 15 mai 2024