Baromètre Agefiph-IFOP : La perception de l’emploi des personnes en situation de handicap par les dirigeants, les salariés et le grand public
Malika Bouchehioua, présidente de l’Agefiph et Frédéric Dabi, Directeur général adjoint de l’IFOP ont présenté ce matin, à l’occasion d’un webinaire, la troisième édition du baromètre sur la perception de l’emploi des personnes en situation de handicap (PSH) par les dirigeants, les salariés et le grand public, en présence de Fabienne Jégu, Conseillère auprès de la Défenseure des droits en matière de handicap. L’objectif de cette enquête est de mieux saisir les difficultés et les besoins liés à l’embauche d’une personne handicapée ainsi que la perception du handicap au sein de l’entreprise.
L’édition 2020, par sa singularité en raison des crises sanitaire et économique que subissent les acteurs de l’emploi, fera écho à notre précédente consultation sur le ressenti des personnes en situation de handicap durant le premier confinement et depuis. Le baromètre est basé sur trois échantillons représentatifs des dirigeants, des salariés et du grand public.
Outre le fait que les personnes interrogées considèrent que la « crise Covid 19 » pèse davantage sur les personnes en situation de handicap (67% pensent qu’elles sont plus vulnérables et dont 45% plaident pour une adaptation des mesures spécifiques de protection), il ressort de ce baromètre plusieurs constats.
Les employeurs, plus positifs à l’égard de l’embauche des personnes handicapées
En dépit du contexte économique actuel – l’enquête a été réalisée deux semaines avant l’annonce du deuxième confinement – les employeurs sont moins nombreux à juger difficile le recrutement d’un travailleur handicapé (62%, -9 points en un an). Dans un contexte d’amélioration ressentie de l’image du handicap en entreprise (55% des dirigeants partagent ce jugement), ils se montrent aussi plus enclins à embaucher une personne en situation de handicap (67%, + 6 points par rapport 2018).
En outre, des différences existent en fonction du secteur d’activité. Les secteurs du BTP et de l’industrie sont moins enclins à embaucher une personne en situation de handicap que dans les services (publics ou privés).
Au-delà de la facilité d’embauche, les perceptions à l’égard de la vie professionnelle des personnes en situation de handicap s’améliorent également. Les dirigeants ne sont ainsi plus qu’un tiers à juger qu’il est difficile pour un travailleur handicapé de s’épanouir professionnellement (- 6 points par rapport à 2018). Un constat qui est également observé parmi les salariés (50%, - 5 points par rapport à 2018)
L’embauche des personnes handicapées demeure perçue comme étant une contrainte
L’embauche des travailleurs handicapés cristallise des jugements partagés et parfois ambigus. Si les trois-quarts des dirigeants estiment qu’il s’agit d’une opportunité (76%), ils sont aussi nombreux à estimer qu’il s’agit d’une difficulté objective (76%) ou d’une charge supplémentaire dans l’organisation de l’entreprise (63%).
Des accompagnements d’organismes spécialisés, notamment de l’Agefiph, facilitants
Les résultats de l’enquête confirment l’intérêt d’un accompagnement des entreprises par des organismes spécialisés. Les employeurs ayant pu bénéficier des services de l’Agefiph sont à la fois plus nombreux à juger facile d’embaucher une personne en situation de handicap (47% contre 33% pour celles qui n’ont pas été accompagnées) et plus enclines à effectuer un tel recrutement (80% contre 64%).
Malheureusement, les stéréotypes persistent
Seuls les handicaps visibles sont pris très majoritairement en compte par les sondés en dépit de leur proportion effective au sein de la population souffrant d’un handicap (seuls 10% des français savent que 80% des personnes en situation de handicap sont porteurs d’un handicap invisible). Les handicaps cognitifs, méconnus, doivent donc être davantage connus et reconnus par le grand public, les employeurs et les salariés. De plus, la facilité d’intégration des personnes en situation de handicap est perçue comme variable en fonction du type de handicap : les personnes interrogées considèrent qu’il est plus facile d’intégrer à l’entreprise les personnes ayant un handicap auditif que ceux ayant un handicap psychique ou mental.
Malgré un début de changement de regard sur les personnes en situation de handicap dans l’entreprise, il en ressort un décalage persistant entre la réalité des personnes interrogées et la réalité.
Consulter la synthèse des précédentes éditions du baromètre : https://www.agefiph.fr/sites/default/files/medias/fichiers/2020-03/Agefiph-Etude_2020_23%20mars.pdf