Témoignage Entreprise

Un réceptionniste de palettes maintenu à son poste après une greffe de rein

Réceptionniste chez Seguy, une petite société de conditionnement et d’expédition d’œufs, dans le Vaucluse, Bernard subit, en 2006, une greffe de rein. Grâce à la volonté de son employeur et aux solutions mises en œuvre, le salarié a pu être maintenu à son poste malgré de lourdes restrictions médicales.

L'expérience

Article rédigé le 28/11/07

Des restrictions médicales importantes

Installée à Bollène, près d’Avignon, dans le Vaucluse, la société familiale Seguy conditionne des œufs, sélectionnés auprès d’élevages locaux, et les commercialise auprès de clients français ou étrangers. Bernard y est salarié depuis 1989. Affecté aux « non calibrés » - des œufs non triés par calibre, récoltés dans les fermes de ponte et acheminés aux établissements Seguy -, Bernard réceptionne les palettes, les pèsent et les enregistrent. Il établit leur traçabilité à partir du nom de l’élevage, de la date de ponte et de la nature de l’œuf (bio, plein-air, ou cages). Enfin, il prépare les commandes des grossistes. Ces tâches requièrent un savoir-faire précieux pour l’entreprise, acquis avec le temps et difficile à transmettre.
Lorsque Bernard, malade des reins, est arrêté à plusieurs reprises entre 2004 et 2005, l’entreprise pâtit de son absence et la clientèle, bien plus encore. Greffé en 2006, il réintègre Seguy tout d’abord en mi-temps thérapeutique, puis à temps complet, six mois plus tard. Mais il ne peut être réaffecté à son poste du fait de restrictions médicales qui lui interdisent désormais de porter de lourdes charges. Pour la direction comme pour le salarié, c’est l’impasse.

Un transpalette électrique et un renfort quotidien

La direction de Seguy demande à Josette Leroy, responsable des ressources humaines, d’explorer le champ des possibilités pour maintenir Bernard à son poste, en tenant compte des restrictions médicales. Elle contacte l’Agefiph qui vient se rendre compte sur place de la situation de Bernard avant de solliciter la médecine du travail de la Mutuelle sociale agricole (MSA). Après plusieurs visites médicales, celle-ci adresse une demande de reconnaissance de la lourdeur du handicap à la DDTEFP. Ce dispositif prévu en cas de restrictions importantes pour le salarié permet à l’entreprise d’obtenir une minoration de sa contribution à l’Agefiph ou de percevoir une aide financière spécifique. La MSA pour sa part procède à l’étude du poste de travail.

Au terme de ces différentes études et analyses, l’Agefiph suggère à l’entreprise d’acquérir un transpalette électrique autoporté, afin d’éviter tout port de charge manuel. Parallèlement, l’entreprise réorganise le poste de Bernard : ses deux collègues viendront lui prêter main forte à tour de rôle pendant les heures de pointes (environ deux heures par jour).

L’Agefiph comme interlocuteur principal

« Dès le moment où j’ai contacté l’Agefiph, elle s’est occupée de tout », se souvient Josette Leroy : contacts avec la médecine du travail et avec la MSA, instruction des dossiers de demande d’aides, proposition d’acquisition du matériel et de réorganisation du poste. La responsable des ressources humaines, selon ses propres termes, ne s’est chargée « que d’interroger trois fournisseurs de transpalettes dans le but de commander l’engin le plus adapté » . L’Agefiph a cofinancé l’opération et la DDTEFP a accepté la prise en compte de la lourdeur du handicap, qui a permis la prise en charge d’une partie du salaire de Bernard. Une petite année aura été nécessaire pour configurer le nouveau poste de travail du salarié à partir de sa reprise d’activité à temps complet.

Un salarié à nouveau opérationnel à 100 %

Bernard n’a eu aucune difficulté à s’adapter à l’utilisation du transpalette, qui lui permet de travailler plus rapidement tout en se ménageant physiquement. « Même si ce n’était pas l’enjeu de cet aménagement de poste, il a de fait une productivité plus importante », souligne Josette Leroy. Bien moins fatigué qu’auparavant, le salarié est opérationnel à 100 % même s’il doit s’absenter certains jours pour réaliser ses bilans médicaux. De part et d’autre, la satisfaction est totale. « Au-delà du souci que nous avions de permettre à Bernard de conserver son emploi, nous avions réellement besoin de son expérience et de son savoir-faire. Avec ou sans aides financières, il était dans l’intérêt de l’entreprise d’engager cette démarche », conclut Josette Leroy.

Le témoignage

Leroy Josette, directrice des ressources humaines

« Nous avons réussi car nous avions la volonté de faire »

« Au départ, le problème posé par la restriction d’aptitude nous a paru insoluble. Si la direction ne m’avait pas donné carte blanche et si je n’avais pas sollicité l’

, je n’aurais jamais su comment procéder. L’aide que nous avons reçue a été particulièrement efficace. Le chargé de mission a porté le dossier à bout de bras, en me disant chaque fois : « Ne vous inquiétez pas, je m’occupe de tout ! » . Et c’est vrai, pour une petite

 comme la nôtre, toutes ces démarches administratives sont complexes et la charge de travail pour instruire ce dossier pourrait faire peur mais je le confirme nous avons finalement réussi car nous avions la volonté de faire et l’

a su nous accompagner. »

La fiche d'identité de l'entreprise

  • Entreprise : Seguy
  • Activité : Conditionnement et expédition d'œufs
  • Région : Provence-Alpes-Côte-D'azur / Corse
  • Effectif entreprise : 40
  • Effectif TH de l'entreprise : 2
  • Accord d’entreprise : NON
  • Convention Agefiph : NON
  • Contact : Leroy Josette (directrice des ressources humaines) :
  • Mise à jour : 31/01/2008

La fiche technique

  • Durée de mise en œuvre : 6 mois
  • Nombre de salariés concernés : 1
  • Type de handicap : moteur
  • Aménagements :
    • techniques : oui
    • organisationnels : oui
    • de formation : non
  • Financement : Seguy, Agefiph
  • Partenaires : médecine du travail, MSA, DDTEFP
Publié le 28 septembre 2010