[Musique]
[Éric Morisseau]
Je suis régisseur plateau, donc ce qui consiste à tout ce qui est montage, démontage de décors, montage lumière, manipulation pendant les spectacles. Au fur et à mesure des années j'étais de plus en plus absent pour raisons médicales. Du coup, c'est vrai que plus on avance dans le temps, plus la démarche, plus, j'allais dire le poste qu'on occupe est compliqué à assumer.
[Babette Masson]
Donc Éric quand il revenait, il avait des arrêts maladie fréquents. Et puis quand il revenait, la majorité du temps, il avait des restrictions par la médecine du travail qui était beaucoup liées à des ports de charge, à des accroches, à ne pas tourner d'une certaine manière souvent, enfin des choses qu'il utilisait tout le temps tout le temps tout le temps. Il fallait qu'on prenne un intermittent en plus de lui. Donc, au bout d'un moment, c'était très cher pour la structure et puis, surtout, très frustrant pour Éric. C'est aussi quelque chose de mental. Donc, à partir du moment où on a vu ce problème-là, on a travaillé d'arrache-pied pour absolument garder Éric. On a été très bien accompagné. Donc on a travaillé, on a rencontré, avec la médecine du travail, la Carsat, le Sameth, et c'est tous ensemble on a vraiment fait ce travail-là. C'est d'ailleurs assez étonnant, parce qu'ils sont venus voir quel était exactement le travail d’Éric et ils avaient pris des photos pendant des montages et des démontages. Ils montraient un technicien en train de faire quelque chose et nous montraient le dessin de son dos et de ses genoux après. On disait, ah oui, il faut faire quelque chose.
[Éric Morisseau]
On a beaucoup travaillé, avec le Sameth et la Carsat, sur les positions au poste de travail. On a augmenté les perches électriques. On a fait l'achat de bac, ce qu'on appelle des bacs à fond constant. Il y a eu l'achat d'un gerbeur, pour pouvoir manipuler des charges lourdes. Après, il y a eu des aménagements basiques au lieu de prendre les pains par terre, les pains en fonte, on les prend à hauteur. On n'a plus besoin de se baisser, donc la colonne vertébrale, elle subit moins. J'étais arrêté une fois l'année dernière, contrairement à ce qui pouvait arriver avant, ou c'était peut-être tous les trimestres. Je pense que l'ambiance s’en est trouvé améliorée. Ça sert à tout le monde, tout le matériel qui a été employé, évite à plein de gens de s’user prématurément.
[Babette Masson]
Et puis ça a servi aussi, après, à tous les intermittents qui ont aussi vu aussi des postures. Il a fallu travailler aussi sur leur propre posture, sur leur manière de se tenir et de travailler. Préparer l'avenir c'est très important. Et puis on se rend compte que c'est quelquefois des solutions basiques enfin pas forcément compliqué, quoi. Il suffit d'un regard extérieur, quelquefois, qui apporte une chose, on se dit oui c'est vrai on a toujours fait comme ça, mais non on peut faire autrement.