[Musique]
[Mireille Bréhéret]
Nous avions un poste à pourvoir qui demandait peu de qualifications au sein d'ateliers, donc on nous a présenté Anthony. Il est venu, dans un premier temps, en tant que stagiaire pendant deux mois. Il a été accompagné par l’ESAT Hors Les Murs. C’est un ESAT qui n'a pas d'atelier, qui ne produit pas de prestation. Leur spécialité c'est de mettre à disposition du personnel en situation de handicap dans les entreprises. Donc des personnes handicapées mentales ou psychiques.
[Anthony Martin]
Je suis arrivé ici depuis 2012. Premier jour un petit peu difficile. C'est vrai que je ne connaissais pas trop l'environnement de métallurgie.
[Mireille Bréhéret]
Durant le stage, Anthony avait un référent de l’ESAT Hors Les Murs, qui l'accompagnait et avec qui on échangeait pour l'accompagner dans son intégration et après en interne on a ressenti le besoin de nommer quelqu'un aussi en tant que tuteur. Anthony avait besoin d'une personne directe, sinon c'était trop compliqué pour lui pour s'organiser. Le référent de l’ESAT est très important pour le salarié en situation de handicap, parce que ça l'aide à mieux comprendre les contraintes de l'entreprise, mais également pour le tuteur qui doit aussi s'adapter aux salariés, et découvrir ses difficultés. Donc c'est vraiment un atout pour les deux parties. Au départ, le poste à pourvoir était un poste de magasinier. On s'est rendu compte que ça allait être un petit peu compliqué pour Anthony d'assumer cette fonction complète, et il a été plus orienté sur certaines tâches bien précises.
[Anthony Martin]
Je nettoies les pièces, je les emballe, je mets dans les colis et après ça part. Je fais également de l'ajustement. Moi c'est juste pour les améliorations, que ce ne soit pas tranchant quoi.
[Mireille Bréhéret]
Ses principales difficultés, je pense, ont été lié au fait qu'il était habitué à être dans des structures très protégées, très encadrées. Nous on est dans une entreprise d'usinage, en plus on est dans un créneau d'urgence, ça va très vite. On a aménagé un petit peu ses horaires, on lui a rappelé les règles de fonctionnement. On fait attention à lui mais on souhaite également qu'il soit investi et autonome dans ses propres tâches. On l'a vraiment vu progresser et évoluer au fil des premières semaines. Ca fait cinq ans qu'il est chez Delta Meca, et il est sociétaire depuis 2015 quand on s'est transformé en SCOP. Je pense que financièrement il a gagné aussi en autonomie en étant salarié de l'entreprise et en devenant également sociétaire.
[Anthony Martin]
J'ai pu passer mon permis et acheter ma voiture. Donc ça c'est déjà un bon point.
[Mireille Bréhéret]
L'intégration d'Anthony chez Delta Meca est très positive, parce qu'il est très positif, il est très gai et on l'a vu évoluer au sein de notre structure, donc s'épanouir et être reconnue par tout le monde, se faire accepter par tous. Il prend facilement la parole et ça décomplexe tout le monde.